Ex professeur de lettres et langues, Licencié en Espagnol et portugais

samedi 14 décembre 2024

               

 Virgile ROBALLO

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 Bretagne  et Côte d'Azur

Wald,l'Amadis de Gaule

par

Virgile ROBALLO


Wald et son papy


Il était déjà quatre heures du matin. La lune avait encore son cœur dans les étoiles. Mais le soleil se frottait déjà les yeux. C'est qu'il ne voulait pas se lever tard , Que diable on marchait sur la fin avril et le printemps ne dépendait de l'hiver que par un fil. Un fil , non pas de coton ou de lin mis de soie qui avait envie de briller du soleil de mai.

Petit wald brillait d'impatience dans son nouveau survêtement bleu marine . Pas moyen de fermer l’œil de la nuit. Bien avant l'heure de réveil il sauta du lit comme un cabri. C'était le grand jour. Le jour du départ ! Un jour de brouillard, mais aussi un jour d'espérance ,de nouveauté, le jour du grand saut dans l'avenir inconnu. Mais cet inconnu ne pouvait pas être pire que l'enfer du présent.

  • Papy, mais tu as oublié le rendez-vous avec Amadis de Gaule ?

  • Mais non, mon petit chevalier de la Blanche Lune...

  • Alors dégaine ton épée sinon...

  • Mais ne crie pas si fort Wald ! Sinon tu vas réveiller tout le village et attirer l'attention du père Trampoline et...Eh ! Eh ! Tu pourras dire adieu à ton Amadis de Gaule !

  • C'était Rachel qui parlait ainsi tout en prenant Wald dans ses bras encore chauds du lit.

  • Calme-toi mon petit chevalier. Veux-tu dire adieu à Amadis de Gaule avant de l'avoir rencontré ?

  • Ne t'inquiète pas mamie Rachel !

    C'était la première fois que Wald appelait Rachel de Mamie. Elle essaya de cacher la tendresse inattendue de ce joli mot Elle se retourna légèrement pour cacher les larmes abondantes de joie qui coulaient brillantes sur son visage cinquantenaire. On dirait les fortes pluies du début de l'automne débordant le lit trop sec du fleuve Coa. Cependant ces larmes ne causèrent pas les dégâts imprévisibles des eaux du Coa, mais un déluge de bonheur dans son cœur.

  • Oui Wald, c'est bien d'écouter ta mamy, lui susurre son papy surpris plus souriant que ce moment de l'aube au petit matin,

  • Oh papy, Tu me parles toujours comme à un enfant.

  • Mais non mon petit chevalier !

  • Papy je ne suis plus un enfant admirateur des romans de chevalerie...

  • Ah ! Tu ne veux pas aller le rencontrer d'Amadis en Gaule, en Bretagne , en France !

  • Oui Monsieur David, mon papy ! Parfois je ne sais plus ! D'autres j'ai besoin de me réfugier dans la fiction des romans de chevalerie. Oui papy parfois papa et maman me manquent.

Puis virant de trajectoire comme une balle visant ses yeux

  • Par contre je sais , je sais ...

  • Tu sais quoi ? Lui demande papy inquiet de l'impact de la balle.

  • Ce que tu veux es fuir ton Portugal de Merde !

  • Ne sois pas vulgaire Wald ! Monsieur sait tout ! Tu devrais savoir que j'aime le Portugal ! C'est quand même notre pays ! Mais ce Satan Lazar... Wald ? Puis se montrant plus ferme.

  • C'est pas le moment Wald ! Vraiment tu exagères Wald ! Puis plus conciliant et presque souriant. Il faut y aller ...Tu veux rater ta rencontre avec ton ton Amadis de…

  • C'est ton pays, pas le mien. Moi suis né en Angola. C'est là-bas qui sont mes parents...

  • Wald, c'est aussi en Angola que tu les as perdus ! Non ? Lui rétorque avec un certain ressenti son papy !

  • Tu crois que je ne le sais pas ! Lui réponds furieux Wald

  • Je sais Wald . Comment puis-je oublier leur mort injuste. Ils ne méritaient pas la mort qui fut la leur. Ton Angola à toi en est responsable ! Non ! Tu oublies qu'ils étaient mes seuls enfants, Wald !

  • C'étaient mes parents avant tout ! Mon père n'avait pas peur !, Mon père ne craignait pas ton Satanlazar de merde ! Mon père n'avait peur de ton trampoline ni de personne ! Et maman encore moins ! Toujours peur ! Toujours se cacher ! Toujours parler en silence ! Je n'ai pas peur moi ! De quoi avez-vous peur ? De ce curé, de cette marionnette qui est le père Trampoline ? N'ayez pas peur ! Puis se transformant presque en général sans peur haranguant ses troupes. N'ayez pas peur, ni de la prison, ni des camps de concentration, ni de l'assassinat...

  • Monsieur Va t'en Guerre n'a peur de rien ! Beaucoup de courage et vaillance, mais loin de la réalité, Wald tu oublies là, leurs manigances, leurs menaces, leurs mensonges, leurs tortures, leurs répressions. Tu sembles vouloir oublier ce qui est advenu à des résistants comme Catarina Eufemia, Amilcar Cabral ou le fameux candidat aux élections truquées de 1958 du Général Humberto Delgado et à tant d'autres …

  • David arrêta net les préparatifs du départ et se tourna sérieux et méditatif vers le paquets de nefs qui était advenu Wald.

  • Écoute Wald, tu es mon petit-fils. Je n'ai besoin d'ajouter des adjectifs pour définir mes sentiments ni envers toi qui est deux fois mon fils, ni envers ton père qui est la chaire de ma chaire. Tu me comprends Wald. Quant à ta mère elle était la fille que je n'ai pas pu avoir. La vie est capricieuse Wald. Après un court silence, il se racla légèrement la gorge,puis d'un regard égard poursuivit :

  • Wald tu dois comprendre que ton âge , même si tu n'arrêtes pas de prendre des centimètres en plus , tu n'as pas le droit Wald de me donner des leçons de courage. Je crois t'avoir dit déjà que dans la vie qui est la nôtre, depuis déjà quelques décennies, ce courage dont tu parles on le met souvent à l'épreuve. Le plus souvent il fut vaillant, mais quelques fois il le fut un peu moins. Cela dépend de tous en tas de circonstances, qui ne sont pas de notre gré. Parfois la vie nous impose des forces supérieures aux nôtres. Réfléchis et regarde qu'à Roustina, à Soutugal, et dans tout ce malheureux Portugal à certaines heures sombres du crépuscule il n'est pas sage , non, il ne vaut mieux pas d'être héroïque en perdant la vie. Sache Wald qu'un homme vivant est plus utile pour la cause qu'un héros mort !

  • Non ! Non et non papy ! Répondit Wald le moins convaincu du monde , puis d'un ton plus calme dicté peut-être par le respect ou plutôt par les sentiments à l'égard de son grand-père :

  • Papy, on va quitter Roustina sans peur. On part, parce que nous avons envie de partir. On part, parce que nous avons envie de quitter ce pays de... On n'a pas peur ! On n'as pas peur ni du du loup spécial de Lisbonne et encore moins de sa mauviette le père Trampoline. Puis montant le ton.

  • Le poltron n'a pas intérêt à aller nous dénoncer, ni à Soutugal, ni à Lisbonne, sinon ...

  • Mais ne crie pas Wald ! Il est à peine 4h30 du matin. Tu vas réveiller tous les voisins ! Tu vas nous mettre dans de beaux draps …

Rachel qui suivait de près la discussion, voyait là le moment opportun d’intervenir dans la discussion qui avait des allures de combat de coqs. Ce n'était vraiment pas le moment que l'arène s’envenime. Mais on prépare oui ou nom ce départ ? N 'était-il pas un moment de décisions et préparatifs à prendre qui exige la fuite de ce pays. Oui une fuite peu-être définitive, une fuite inconnue pour un pays inconnu aussi, Il ne faut pas que ce combat de coqs nous mène à la déraison, Avec sourire et un humour elle intervient :

Hé ! H é les hommes ! On dirait un combat entre le coq gaulois et le coq de Barcelos. Puis avec la tendresse maternelle :

  • Ce n'est rien mon petit chéri, viens dans mes bras mon petit cœur ! Rachel en ouvrant grand ses bras était un havre de paix calmant ce vent de tempête blessé durement par la vie.

  • Mais Wald tu sais que si le père Trampoline apprend que …

  • Ô Mamie ! Tranquille ! Tranquille ! Le père Trampoline est à cette heure-ci dans des beaux draps !

  • Pourquoi dans de beaux draps ! Que lui a-t-il arrivé ?

  • Mais pas uniquement à lui, mais tout le village est à feu et à sang !

  • Oh ! Mais c'est si grave ! Je ne suis au courant de rien !

  • Comment pouvait-il en être autrement ! Mais mamie, vous ne pensez qu'à fuir à salto comme des lapins traqués à travers les broussailles de l'Espagne et les neiges des Pyrénées !

  • Tu exagères Wald ! Mais que s'est-il passé alors, raconte-moi mon petit rossignol ? . Les paroles de Rachel étaient autant curieuses que sucrées comme les cuillerées de miel de la Serra da Estrela adoucissant le café aigre qui venait de bouillir sur le feu .

    2

  • Je vais tout te dire ! Tu vas rire mamie !

  • Ah ! Donc ce n'est pas trop dramatique. Tant mieux ! C'est que je commençais à me faire de soucis. Tu sais Wald les derniers temps on été tellement usants qu'un rien me met à plat et me jette par terre ! Je n'ai plus le courage de résister, parfois mes forces disparaissent comme un morceau de sucre dans du riz au lait...

    L'image du riz au lait illumina le voile du palais de Wald comme le soleil du printemps après des mois de pluie hivernales éclairait les prairies en pente de Roustina à midi.

  • Du riz au lait ! Et pourquoi pas dans du tapioca et de l'aletria. Depuis combien le temps tu n'en cuisines plus à ton petit Wald ! Wald le délaissé tu veux dire ! Il n'y a que pour papy ! Papy, du canard aux petit pois ! Papy, de la morue à Bras, Papy …Papy !...

  • Tu as un peu raison mon wald, mais seulement en partie ! Mais raconte ! Que s'est-il passé de si important au village ? Voulut couper et morte d'impatience Rachel, la mamie adoptive de Wald.

  • Écoute ma petite mamie ! Mais c'est la guerre civile au village !

  • Comment ça ! Ah ce point-là ? Oh Wald !

  • Pour faire simple, le village est divisé en deux bandes adverses. Celle qui soutien monsieur le curé, c'est à dire les trois ou quatre familles riches du village et les deux ou trois bigotes du village . Tout le reste est en faveur d'Albertinho...

  • Albertinho ! Mais quel Albertinho ?

  • Tu ne le connais pas, toi la religieuse !

  • Je ne suis pas point la religieuse dont tu parles !

  • Ah ! Tu renies tes croyances …

  • Wald , mais tu as bu du poison au quoi ! Ne vient pas me chercher des poux là où il n'y en a pas ! Ce n'est pas parque l'on change de vie que l'on change de sentiments, de croyances ! Encore que rien n'est définitif. Je ne regrette rien , ni le présent où je me sens bien , ni le passé dont je n'ai pas à en rougir ! C'est la vie ! Mais Wald continue la narration des dits événements au lieu de te poser en modèle et donneur de leçons !

  • Oui mamie ! Tu as raison ! Je t'aime beaucoup ! Peut-être plus que papy, mais parfois je sens le diable en moi ! J'ai l'impression que le mal me taraude, me tenaille, me travaille, me mine de l'intérieur !

  • Mais t'es stupide au quoi Wald ! Explique toi ! Je ne te comprends pas !...

  • Moi non plus, mamie ! Parfois je ne me comprends pas moi-même !

  • C'est-à dire quoi Wald ! Il faut toujours te tirer les mots de la bouche !

  • Mais c'est cela mamie ! Parfois un mal-être, une force insoupçonnée là , à l’intérieur de ma poitrine ou dans mon cœur , mais je ne sais pas où exactement, me pousse à me retrancher dans une sorte de triste nostalgie, me presse à me réfugier dans une profonde caverne et à fuir le monde ! Alors je me sens entraîné suis plongé dans un silence taciturne je me sens tomber dans un puits sans fond qui me ploge dans l'absence, le doute et la confiance.

    Par contre à d'autres moments je me sens comme habité par le diable .

  • Le diable ! T'es fou !

  • On dirait qu'il me pique, m'incite, m'accule à la méchanceté, à l'irrévérence, à la vengeance à l 'égard de mon père, ma mère et même de papy et parfois même de l'Hérétique...

  • Et de moi ?

  • Non pas de toi, ma Mamie Rachel ! Tout le contraire ! To i, tu n'es pas responsable. Oui, tout le contraire ma petite mamie adorée. Tu es arrivée ou mieux tombé du ciel dans la famille ! La famille ? Mais que dis-je ! Je n'ai plus de famille !

  • Mais pas du tout Wald ! Tu es un peu ingrat Wald !

  • Papa et maman sont morts et tu connais les circonstances ! Ah l'Angola , parfois je l'aime, parfois je le déteste ! Pourquoi a-t-il assassiné mes parents, mes deux parents. Qu'a-t-il fait mon père ? Qu'a put faire de mal ma mère ? Pourquoi, mais pourquoi mes parents sont-ils allés dans ce pays de merde !

  • Du calme ! Du calme mon petit lapin ! Il ne faut pas tout voir en noir , comme tu le fais. Souvent les choses sont moins noires que tu ne le crois. Dans le noir, il faut chercher la partie grise aussi. On peut même y trouver du blanc, au début un peu sombre, mais après il devient plus clair et avec le temps lumineux. De la lumière Wald ! Il faut y croire mon petit ! Toujours croire dans le meilleur et faire en sorte d'y arriver !...

  • Mais mamie ne fait pas de détour, Tu es encore en train d'esquiver et en même temps de m'embobiner dans une sphère de cristal ! Tout cela tu me l'as dit moult fois ! Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi mes parents, pas un , mais tous les deux ont-ils été tués ? Pourquoi mes parents sont-ils allé dans ce pays de sauvages ?

  • Attention à ton vocabulaire Wald. Ne sois ni excessif, ni extrémiste ni dans les paroles et encore moins dans les actes,Tu sais mon Wald les extrêmes ne mènent qu'à la violence , la haine et même la guerre. De plus l'Angola est un pays de culture, d'histoire de...

  • Alors pourquoi tant de personnes l’affirment. Même le père Trampoline l'a dit et répété à l'église à de nombreuses fois ?

  • Ce curé qui n'en est pas vraiment un, a perdu une fois le plus l'occasion de se taire. Il ferait mieux de parler de l'amour de celui qu'il est censé représenter...

  • Et alors ?

  • Alors, au lieu de cela il passe ses dimanches à vomir sa mauvaise bille et celle de ses renards .

  • Renards ? Mais je ne comprends pas ! Que veux-tu dire ?

  • Oui , tu comprendras , Wald , Chaque chose à sa place et selon son temps. Au lieu de protéger les poules dans le poulailler il les livre aux renards !

  • Oui ! Oui encore ! Mais pourquoi mes parents ont été assassinés à Nova Lisboa ? Pourquoi je te le demande mamie ?

  • Mais ! Mais je ne sais pas Wald !

  • Tu mens ! Tu mens comme tous les autres . Va ! Tu es pareil !

  • Non Wald Je ne sais pas ! Je ne sais pas vraiment !

  • Tu le sais ou tu ne sais pas ! Arrête de tergiverser comme tous les autres !

  • Tous les autres ! Tu veux dire ton papy ! C'est à lui de t'en parler ! C'est lui que tu dois questionner ! Tu oublies que c'est ton papy qui t'a récupéré à la sortie du bateau Vera Cruz à Lisbonne ! Je ne sais que des bribes de ce malheureux et triste événement ! De plus à ce moment-là ma vie n'était pas simple et je ne connaissais pas ton papy !

  • Alors tu étais malheureuse comme moi mamie. Ajouta Wald avec un regard plus affectif.

  • Je veux pas me poser encore cette question. Si j'étais heureuse ou pas n'était pas ma principale inquiétude Wald. Ma vie n'était pas tournée vers moi , mais vers les autres ! Mais j'en ai trop dit. Je ne peux pas en parler maintenant !

  • Tu ne veux pas ou tu ne peux pas ? Ce que tu peux être compliquée aussi ! C'est oui ou c'est non ?

  • Wald ! Faut-il encore que je te répète ce que je t'ai dit précédemment ! Dans la vie ne sont totalement blanches ou noires et tout ne se résume à oui ou à non ! Il y a un temps pour tout ! Ni pour moi ni pour toi il se peut que ce temps ne soit pas encore arrivé ! Par contre Wald, ne trouves pas qu'il est temps que tu me fasses rire maintenant !

3


  • Ah ! Le village ? La guerre Civile ! Bon ce n'est pas une guerre comme celle où mes parents ont perdu la vie mais …

  • Ah tiens ! Tiens ! Tu en sais donc des choses !... Mais pardon de t'avoir interrompu. Continue, je dois savoir...

  • Eh bien ! Tu sais que le père Trampoline ne marche pas dans le chemin de ton ami Jésus mais plutôt dans les cahotements du de son diable de Lisbonne !

  • J'ai été bien placée pour le savoir Wald ! Mais va raconte ! Arrête de tourner en rond !

  • Oui bien sur la serviteur du Christ ! Mais tu n'es pas sans savoir que la semaine dernière il y a eu une grave altercation dans la sacristie de l'église du village Notre dame du Rosaire.

  • Dans la sacristie ? Comment ont-ils osé profaner les lieux sacrés ! Mais qui sont ces monstres Wald ?

  • Mais tes amis, honorables ce proche déguisé des israélites, le simplet Albertinho qui ne sait que quémander et dérober de l'argent à la commune et faire des enfants comme un lapin à sa femme. Douze lapins, te rends tu compte.

  • Mais de qui sont ces paroles immondes à l'égard de cet homme ? Veux tu me le dire Wald ?

  • Mais tu n'as qu'à écouter les gens mamie ! Sors de la maison et des bras de papy !



  • Wald je ne te permets pas ce manque de retenue et de respect ! Et toutes ces ignominies....

  • Mais ne te mets pas en colère mamie  ! Qu'est-ce que j'ai dit de mal ?

  • Qu’est ce que tu as dit de mal ? Mais tout Wald ! Tout ! Tu ferais mieux de ne pas fréquenter, ni écouter ces gens adeptes de la calomnie et au cœur débordant de haine et mensonges.

  • Pourtant au village on les dit des gens bien ! Ils sont bien habillés, Des dames et des messieurs ! Ils savent parler. Ils sont propres , mangent bien dans des beaux meubles et brillante vaisselle ! Tu ne peux ne pas voir leurs maisons Mamie !

  • Mais tu vois le manoir où vit Monsieur le Curé après les vêpres et la messe dominicale et les autres aussi. Ils ont leurs pétrolettes, leurs autos pour aller se pavaner à Soutugal. Pas besoin de gratter la terre sales suant et transpirant comme des maures ! Est-ce que tu vois comment survivent les gens de notre village ? Mamie je ne veux pas être comme tous ces ploucs ! Moi je veux...

    Rachel savait tout cela et pas uniquement depuis hier, mais des temps où elle n'était qu'une enfant, que ses parents nommaient avec tendresse et admiration, notre petite bergère de Jacob.

  • Ces mots de Wald, comme un coup de marteau sur la tête assommèrent la Rachel quinquagénaire qui tomba dans un brouillard d'hébétude où demi-conscience ou cauchemar pouvait s'exprimer. Ces mots étaient des claques qu'elle n'avait jamais reçut de personne et encore moins de son père ou de sa mère. Des gens simples passant leur vie à gratter la terre pour les familles aisées du village et même des alentours lorsqu'il n'y avait pas moyen de gagner le moindre sous sur place . Ce dévouement serviable n'était pas toujours considéré à sa juste valeur . Bien loin de là . Le père travaillait de ses mains caleuses dans les champs secs en hiver et du printemps à l'automne dans ces terres grasses et irriguées dans le triangle de la vallée du Coa et Freixal héritées depuis des siècles. La nouvelle maîtresse de l'école de Roustina, Mlle Galia, une bamboche aux idées teintées de rouge dont il fallait se méfier comme le diable de la croix selon le vieux curé Trampoline. Pourtant les pommes de terre à la fin de l'automne sautillaient de l'obscurité de la terre rondes et jaunes dans la lumière des sillons tracés par un couple de vaches tirant l'araire guidé par son père. S'ensuivaient les vendanges poursuivies par de longues soirées au pressoir. Épuisé par le foulage des grappes de raisin, entaché de rouge des pieds à la tête son patron d'un soir lui dit en guise de remerciement « Salomon tu as une gueule de juif qui vient d'assassiner notre divin Jésus Christ » Son père, en cachette le juif, abruti par la tâche ne sut que répondre. D’ailleurs à quoi servait de répondre à de tels arguments. Ce n'étaient pas les premiers et ce ne seraient pas les derniers. A force d'être piqué par les guêpes leur venin devenait inactif. Quant à sa mère Annah, Rachel se rappelait les levées à l'aube de la famille. En sortant du lit grands et petits étaient saisis par le froid presque glacial dans la maison aux murs épais et rudimentaires de granite noir pleurant l'humidité jusqu'à ce que dans l’âtre ouvert par un conduit de cheminée bricolé adroitement par son père brûle un feu de genêts blancs qui chauffaient, allumaient ces visages encore mal réveillés. Pendant qu'elle se débarbouillait dans un original lavabo rectangulaire en pin naturel muni d'une bassine en faïence blanche œuvre aussi de son père dont sa mère avait l'habitude de dire que son père avait un cœur d'argent et des mains en or. Ce n'était pas pour autant que la famille marchait dans ce précieux métal tant convoité, parfois jusqu'au crime par certains. Non, la famille de Rachel n'en avait pas, ni connu ,ni caché . Pourtant grâce au travail quand il y en avait, le courage de son père et le tout savoir faire de sa mère chez les familles aisées la nourriture et l'habillement n'étaient pas celles d'un prince mais on allait plutôt tant bien que mal de jour en jour. C'est que maman, malgré un très grand manque d'assiduité à l'école ,était parvenue à décrocher un certificat d'études conséquent, chose rarissime en son temps. Concernant la fréquentation de l'école, comment cela pouvait l’être autrement. En ces temps de monarchie, de pays plus qu'à l'abandon en dehors du gros village de Lisbonne qui sortait d'un tremblement de terre et tout autant d'un Moyen Age qui se résumait à quelques grosses églises lourdâtes où ne brillait que la lumière divine. Le peu d'écoles parsemées par le pays n’intéressaient même pas les familles nobles, qui se satisfaisaient de leur magnanime naissance. Des écoles, des livres, des heures assises sur une chaise, la vaillance, le courage de leur sang bleu n'avait que faire. Pourquoi enchaîner l'élan des grandes causes nationales ainsi que l'art de chevaucher en toute liberté le roi des rois de la nature . La noblesse, homme et cheval ne faisant qu'un, n'était-il pas un vrai savoir à enseigner, à apprendre, à montrer et à voir ?  Mais l'autre prétendu savoir à quoi leur servait-il ? Ne valait-il pas mieux acquérir une force sur humaine tantôt dans les places rondes dominant des taureaux sauvages comme le firent leurs ancêtres depuis la grande Rome, tantôt dans les domaines royaux chassant le cerf, le sanglier, le cochon sauvage et pour affiner l'agilité au vrai combat mâter le loup, la belette, le renard, voir même le rapide lièvre. Car Messiers, gentilshommes , que diable, ce ne fut pas avec des fesses vissées aux bancs de l'école que ce Portugal que voilà est arrivé jusqu'en Afrique, en Amérique, en Asie à Timor. Si parmi nous, élus de dieu, les gens de bien, d'honneur, de force et caractère, de vaillance avons des assoiffés de richesse et gloire pour cela nous avons les champs de bataille, la conquête. Il y a encore par ce vaste monde tant de sauvages à soumettre de gré ou de force et des terres et mers à découvrir. Vous me direz que par les temps qui changent, changent-ils tant que ça , les maîtres de jadis ne sont-ils pas les mêmes aujourd’hui . Laissons donc les rapines des bourgs s'occuper de cette besogne. Ils le font pour eux autant que pour nous. Pour cela ils ont abandonné leurs terres saintes depuis mille et une nuits et avec leurs têtes replète de livres, leur contenance discrète et leurs mains adroites pour alimenter la ville et remplir les caisses de notre divin roi. Et quant au bas peuple n'avons-nous pas dans nos cœurs la largeur, la prodigalité, la générosité de proposer nos terres où il peut remplir sa panse , bien sûr, à la sueur de son front et sauver son âme. C'est là, la sentence et la volonté de dieu miséricordieux et tout puissant...


4


« Ô mon dieu miséricordieux et tout puissant »

Combien, combien de fois n'avait-elle pas répété ces paroles en s'inclinant en avant et très bas dans une attitude de prosternation d'adoration, de supplication d'extrême respect en direction autant de Rome que de Jérusalem dans l'église de Roustina aux froides dalles de granite blanc. Combien de fois ne s'est-elle pas prosternée devant ce corps grêle couleur d'ivoire de ce pauvre Jésus presque nu . La tragédie de ce sang que son imagination sentait douloureusement couler à flots de la paume des mains, des genoux, de l'ouverture gauche de la poitrine et ces longues piques en guise de couronne s’enfonçant dans le cuir chevelu et même sur le visage tendre de cet homme dans la force de l'age torturait son cœur et parfois réveillait son corps bouillant le plus profond , sacrés et nobles sentiments. Cette dernière bataille de première ligne du corps à corps elle l'avait vaincu glorieusement par sa grande curiosité d'autodidacte, mais aussi par la grâce de lectures discrètes tirées de l'évangile caché de Marie Madeleine.

Ce savoir faire de contrôle de son corps elle l'avais appris dès son jeune âge. Elle devait avoir tout au plus treize ou quatorze ans. Peut-être moins. Elle ne se rappelait plus exactement. Depuis ce temps-là

beaucoup d'eau avait coulé sous le pont de ce ruisseau le Freixal qui ivre comme saint Roch par les orages automnales inondait les terres plates de ses rives, Même si parfois elles causaient quelques dégâts , un arbre arraché, un mur écroulé, des souris noyées, encore que à y regarder de prêt était une bénédiction discrète de dieu. C'est que les souris étaient une calamité pour les tubercules enterrés autant que le doryphore l'était pour les feuilles de la plante au printemps. Combien de fois, même avant son certificat d'études, qu'elle avait obtenu avec les palmes de Mlle Galia, le père Trampoline encore jeune curé à l'époque et moins dénonciateur et bien sûr les prétendus protecteurs du village, sans oublier ses parents , n'avait-elle pas chargé sur son dos la sulfateuse pour détruire cette invasion barbare des doryphores. C'est vrai que la jeune Rachel avait des scrupules , même un pincement au cœur de devoir donner la mort aux pauvres bêtes. N'avaient-elles pas le droit de vivre comme tout le monde ?

Oui se disait-elle à la première réflexion. Ce sont des créatures de dieu. Elle en a même parlé à son père de ce pincement qui la tracassait.

Oui, ma petite bergère, c'est juste que tu te t'interroges sur le fait de donner la mort à ces petites bêtes. Mais tu vois ma petite fleur nous sommes obligés de leur donner la mort, pas par plaisir, pas par méchanceté ni par la haine ni un autre quelconque mauvais sentiment, nous les tuons pour nous donner la vie...

Mais comment cela papa ? Je ne te comprends pas. Ne m'as tu pas dis que dans ton livre est écrit que l'on ne dois pas tuer ?

Bien sur ! Bien sûr ! Mais Rachel , ici il ne s'agit pas de tuer une personne, un animal, une bête gratuitement. On tue pour la vie...

  • Je ne te comprends pas du tout papa. Sois clair.

  • Je voulais dire que l'on est obligé de tuer les doryphores pour que nous puissions vivre , Si les doryphores mangent les pommes de terre comment pouvons nous vivre.

  • Mais papa, les doryphores ne mangent pas toutes les pommes de terre, Il en restera toujours !

  • Pas certain, Rachel . C'est exact que les doryphores mangent peu individuellement, mais ils se multiplient tellement vite et en très grande quantité que si on ne traite pas et tout de suite en quelques jours ils auront avalé tout le champ de patates !

  • C'est vrai papa, on dirait un tapi jaune et noir par terre, mais ça me fait mal quand même de les voir tombés par terre en train de pédaler le ciel.


5


Dans ce retour à l'enfance un fait marquant à décidé sa vie. Elle veut parler de cette visite inespérée et insolite chez ses parents. C'était un dimanche matin du début du mois de juin après la messe dominicale, mais avant la St. Antoine.

La visite était insolite et incroyable. En effet qui pourrait imaginer ensemble le père trampoline et sa maîtresse Mlle Galia et de plus débarquant à la maison. C'était du rêve ou du miracle. Certainement du miracle, Non du rêve, car elle était là bien assise sur l'escalier en train d'éplucher des pommes de terre pour le déjeuner. Et il fallait être bien éveillée car les couteaux fabriqués par Paulo Ferreiro, le forgeron te coupaient un doigt au moindre instant inattention. C'est que ses couteaux encore en fer d'un rouge vif incandescent étaient faits en acier trempé dans les eaux du Coa. Cette eau était transportée sur le dos de La Peluche, un âne corpulent aux longues peluches grises dont les adultes ne savaient pas si c'étaient des poils ou du velours. La Peluche attirait particulièrement les enfants par son caractère et surtout par ses cabrioles intempestives suivies de braillements « iii ahn ! iii ahn ! Iii ahn ! » qui faisaient trembler le clocher de granite de l'église lorsqu'il croisait une demoiselle arrivant chargée de tiges de mais des champs . Bien sûr Mademoiselle en sueur était plus intéressée d'arriver à la grange afin que son maître la libère du lourd fardeau que d'une quelconque aventure fût-elle de grande courtoisie et sentiments. Pour dominer son sale caractère et surtout calmer ses ardeurs en public et au vu et su de tous, La peluche recevait des coups de la cravache sur la tête, les oreilles et pas uniquement. La dite cravache, qui pouvait changer de forme selon les utilités étaient utilisée à l'école pour éveiller les enfants les plus durs de la ciboulette, mais aussi à la maison et bien sûr tous les autres animaux dits amis de l'homme. Elle était adroitement faite à partir de jeunes branches de cognassier qui s'épanouissait particulièrement bien dans les terres noires bien productives de toute sorte de légumes dans les proximités immédiate du village. Le cognassier était le maître à chanter de tout potager qui se voulait être regardé avec admiration. Mais il était aussi l'attention des ménagères et surtout pâtissières car avec ses fruits , les coings, de vraies boules en or, les femmes faisaient la délicieuse gelée et la marmelade que les enfants sages dégustaient sur une tartine beurrée en guise de dessert.

Lorsque Rachel se remémore le passé elle est toujours étonnée par l'envol de sa mémoire. Comme un oiseau elle s'envole et ensuite revient à l'endroit de l'envol.

Elle revient à cette image des deux antonymes du village, Mlle Galia et le Père trampoline. Ce dernier en aventurier intrépide au service de l'omnipotence divine file devant de peur que les lumières de la république ne fassent de l'ombre à dieu. C'est lui qui le premier frappe au au vieux portillon en pin à la peinture bleue écaillée par le temps et le soleil.

La jeune Rachel les aperçut en même temps que Baptista le chien donnait signal de l'arrivée de ces étrangers à la maison.



- Entrez ! Entrez ! N'ayez pas peur ! Le portillon n'est pas fermé à clé ! Dit d'une voix douce de caramel la petite Rachel surprise de la visite. Ces mots s'adressaient autant aux arrivants qu'à son père occupé dans des taches ménagères et à sa maman qui s’apprêtait à allumer sous les marmites noires en fonte.

  • Mais il y a votre chien qui n'a pas l'air bien rassurant !

  • Non monsieur le curé, rentrez sans crainte . Il n'est vraiment pas méchant, ajouta l'enfant d'une voix rassurante.

  • C'est ce que dit tout le monde , mais moi je ne lui fais pas confiance.

  • S.V.P. Juste une seconde, le temps que je l'enferme dans sa niche. J'appelle mes parents.


6


En moins de temps qu'il ne faut pour le dire voilà ensemble Salomon et sa femme Annah remplissant toute l'embrasure de la porte d'entrée et hésitant à la franchir craintifs et quelques peu intimidés par la visite inattendue des deux vérités contraires du village et pas uniquement.


  • Mais que veulent-ils ces deux amis-ennemis. Sont-ils de combine pour nous jouer un mauvais coup ? Murmure Annah incrédule de ce qui lui montraient ses yeux. C'est que sortant de l'obscurité de leur humble petite maison éclairée une uniquement par un hublot au niveau de la toiture elle avait du mal à voire et croire la présence de ces deux personnages aussi contraires que la lumière du jour et les ténèbres de la nuit. - Salomon ,fais attention à ces loups-garous ,dit-elle en lui pinçant la cuisse.

  • Ne t'inquiète pas , ma petite cocotte ! Oreilles et bouche cousue !

  • Bonjour ! On vient juste ! Ne craignez rien ! C'est pour Rachel …

  • Ah ! Comment ! Qu'a-t-elle fait ce garnement ? A l'église ? A l'école ? Demanda Salon semblant hors de lui-même autant que surpris d'un mauvais comportement de sa fille. Il la connaissait !Mais comment sa fille a pu mal se comporter. Il se sentait déjà victime comme l'agneau le fut par le loup... Mais au moment où sa tête tournait sur elle-même et le seuil de la porte s'échappait de ses pieds son regard s’accrocha à l'esquisse d'un sourire qui se dessinait dans le visage souriant de Mlle Galia

  • Tout le contraire ! Tout le contraire Monsieur Salomon et elle rajouta tout de suite avant qu'il ne tomba dans l'escalier. Votre fille est un génie !

    Le mouvement de rotation de sa tête s’arrêta aussi brusquement que l'éclat de blancheur irradiait de ses dents dans un sourire confus. Annah émue tout autant par l'autorité que la faiblesse des sentiments paternels de son mari ne put s’empêcher de prendre brièvement son mari dans ses bras . Et s’excusant presque de cette manifestation de tendresse en public elle ajouta avec modestie.

  • Un génie peut-être pas, mais une fille serviable à l'égard...



Cela c'était à l'époque de sa tendre et aventurière jeunesse passée comme iniciée à la congregation de notre dame du s bons moments passéC42TAIENT l'évangile de as chaud en même temps ce diablotin du corps froide devant au s qui diCe

  • Wald veux -tu arrêter de dire des ...Vas-tu taire !

  • Mais pourquoi tu sors encore de tes gonds ? Est-ce que je dis des mensonges moi aussi ? Tu m'as dit de te raconter. Tu m'as dit de …

  • Oui Wald ! Je ne veux pas t’empêcher de parler !

  • Pourtant c'est ce que tu fais Mamie ! Il faut savoir !

  • Mon Wald tout ce qui brille n'est pas de l'or !

  • Alors l'or ne brille pas Mamie !

  • Si Wald , mais les apparences peuvent être





    Wald fut brusquement interrompu par un écho et une rafale de vent qui semble emporter tout sur son passage. On dirait le vent sieiro, ce vent sec hivernal et glacial coupant les chaires encore mornes de l'automne soufflant de l'est du côté de la froide Castille, cet ancien royaume belliqueux dont les anciens se méfiaient autant que du loup ibérique vivant dans les plateaux, chaînes et vallées de Montesinho dans le nord du Portugal. C'est qu'en hiver attirés par la faim et le froid

  • aboyaient comme des âmes en peine pendant les heures profondes de la nuit et trop souvent s'approchaient des villages préoccupant les adultes et effrayant les enfants.

Le dit coup de vent dans la nuit était Oliverio qui interrompit dans la maison hurlant comme un ouragan :

  • Mais qu'est-ce que ce capharnaüm dans cette maison ! Voulez-vous faire tomber dans ce paradis tous les diables du ciel ! Puis ouvrant grand ses longs bras de chimpanzé il grogna ,

  • Viens ici mon diablotin sauvage que je te serre dans mes bras la dernière fois !

  • Du calme ! Du calme Olivério ! Rachel lui dirige du coin de l’œil un regard aigre-doux l'invitant à modérer le volume de sa voix.

La vue d'Oliverio transforma tout d'un coup Wald qui de loup devient agneau. Le voilà content comme une jeune ouaille sautillant dans la prairie pressée de se réfugier sous l'ombre d'un chêne plus que centenaire.

  • Comment ça la dernière fois ! Regarde-moi là dans les yeux . Wald joint les paroles au geste. T'es un homme ou un oiseau de mauvaise augure. Puis avec une voix imbibée d'humour et brillant de tendresse.

  • Mon Hérétique à moi ! C'est avec ce surnom que Wald traitait Oliverio, puis poursuivant avec un large sourire. Mais ce ne sera qu'un aller retour ou presque !

  • Comment ça, mon petit sauvage, ce n'est pas un départ sans retour, lui demande étonné Olivério.

  • Mais non Hérétique ! Nous serons à peine arrivés chez Amadis de Gaule que le Tyran de Lisbonne aura cassé son crucifix et aussitôt après ce sera la liberté de chanter et danser de la st Antoine à la St Paul et la quête du st Graal dans tout le Portugal !

  • Oh ! Qu'elle est optimiste et romantique ma petite mouette rieuse ! Que les vents de la mer de Paille apportent de la bonne pluie et comblent nos espoirs !

  • Mais qu'en sais tu Wald. Puis David cassant. Avec cette pipelette le présent n'est pas encore arrivé que le futur est déjà là ! Puis d'un ton plus conciliateur demande à son vieux ami.

  • Quels sont les dernières nouvelles Oliverio ?

  • Mais nombreuses et meilleures les unes que les autres David ! Ah ! Répondent étonnés en même temps David et Rachel.

  • Ah les deux tourtereaux ne savent pas ! Sourit largement surpris Oliverio. 

  • Ne t’étonne de rien Hérétique avec papy et mamie, depuis au moins deux semaines ils sont ailleurs. Ils volent déjà dans les nuages de la liberté avec Amadis de Gaule. Je ne sais pas qui est le rêveur de jutes belliqueuses et l'hypnotisé de l'audace des chevaliers du Moyen Age avides d'aventures donquichottesques. Puis le jeune homme qui semblait ne plus l'être se tourna vers Oliverio et lui dit autant affirmatif que dubitatif.

  • Trop souvent on croit que l’herbe est plus tendre ailleurs qu'ici.

  • Pauvre chèvre de Monsieur Séguin !

  • Oh Wald ! Peut-être ! Mais ce pays... ! Wald ton papy a fait des efforts plus qu'humains. Ta mamie... Oh ta mamie... Ils n'en peuvent plus de ce pays ni l'un ni l'autre. Tu comprendras . Fais leur confiance...

  • Tu t'y mets aussi Olivério. Tu es de leur coté ! Tu as tort ! Vous avez tous tort !

  • Peut-être ! On verra Wald ! Mais changeons de sujet, préparons le présent ! Allez Wald ! Laisse-moi répondre à ton papy ef ccccccccccc ccccc

VOCABULAIRE RELIGIEUX

Calice , , statues, tabernacles, patènes, chandeliers , ciboires, ostensoirs , linge d'eglise, des boites en laiton, de baisers de paix


WALD NE VEU T PAS QUITER LE PORTUGAL IL TROUVE CELA LACHE MEME SIL NE LE DIT PAS P

  • C'est qu'hier soir la il a avalé la moitié d'un cochon de lait de trois mois... A lheure qu'il est il ronfle comme un tracteur sovietiquen montant la côte du kremelin ,,,,,


Personnages :

1 Papy David. Un humaniste. Opposant du régime. Il se dit 2 fois père de Wald.

2 Anna, la Maman de papy

3 Lucia, la sœur de Papy

4 Isabel dite la Jazabel. La grand-mère indigne de Wald. Réactionnaire, conservatrice odieuse et de mèche avec les satanlazaristes.

Son fils 5 Claudio, Sa bru 6 Virginia morts en Angola

7 Wald, taquin et malin. Très éveillé pour son âge. Orphelin âgé d’un peu plus de 10 ans. Conçu avant mariage. Il est la honte du village bien-pensant. Ses parents, Claudio et Virginia sont déportés en Angola, comme des indésirables par le père Trampoline. Ses parents, bien que sympathisants de l’indépendance sont assassinés ,parce que blancs, par le MPLA lors d’une manif en 1961.

8 Karina cousine de Wald. Une chipie

9 Oliverio l’Hérétique, ami idéologique de David. Aime Wald comme un fils et de même avec Rachel.

9 La Rachel la religieuse amoureuse de papy et une maman pour le petit Wald. Forte opposante et critique du père

10 Trampoline la marionnette et taupe du Satan et dictateur National 11 Satan Lazar et comparse des riches du village.

11 Mlle Imelda Ma maitresse de Wald républicaine qui s’adapte tant que mal à la démocratie et à la dictature dont elle est fonctionnaire.

12 Le Régisseur du village petit collabo du fasciste.

13 le sacristain ALBERTO YOSHUA COHEN

Je me réfugie dans cette église catholique qui n'est pas la mienne. De plus, je dois embrasser par contrainte cette religion, sinon je serai exclu de ce village, de ce pays comme le furent mes aïeux. Alberto tout naturellement se mit à balancer son corps dans un mouvement régulier de l’avant en arrière en même temps qui semblait réciter ou prier :