dimanche 2 octobre 2016

Wald et son Papy


I l était une fois En Terres  d'Espagne et du Portugal
......

-             Allez, viens dans mes bras mon  petit lapin angolais. Tu sais que malgré tout j’aime ton Angola ! Oui prends le petit coussin de ta maman, tu seras mieux assis pour écouter cette histoire de cette pauvre Ibérie…

-             Mais papy tu m’as dit que cette histoire ressemblait à ma vie, à notre vie… Je te connais ! Tu vas encore inventer, imaginer des…

-             Ecoute Wald je crois que ma vie, la tienne est l’histoire de ce Portugal-là. C’est pareil !

-             Comme tu veux ! Mais Papy jusqu’à quand vas-tu nous faire poiroter là ! Même Batista dresse les oreilles.

-             ça va ! ça va Wald ! ça vient ! Ce qu’ils peuvent être exigeants les enfants de maintenant. Même Batista s’y met ! Arrête de bouger ta queue là ! Tu crois que c’est drôle de ressasser tout ça ! Puis que vont dire les lecteurs de cette histoire. Les bons lecteurs de ce conte vont applaudir au bout de chaque chapitre, mais les  mauvais ceux qui pensent que seule leur idée est bonne, ils me font peur. Ils sont- là, en Ibérie et ailleurs ! Ton histoire arrive, mais Rome ne se fit pas en un jour Wald ! Mais assez de discours, tu as raison Wald,  voici ton conte:




« Le monstre »

Il était une fois un pauvre enfant. Il n'était pas encore né, qu'il était déjà maltraité et détesté par un monstre  !

Mais oui Batista et arrête de jouer avec ta queue cela me perturbe. Mon cher Wald c’était un monstre qui ne se sentait bien que quand il se montrait cruel comme certaines personnes encore aujourd’hui. Cette bête à l’âme perdue, au coeur rongé par la colère, tu sais Wald, comme ce taureau noir et meurtrier de la Capeia Arraiana, la course de taureaux locale, cet été à Aldeia da Ponte grattant le sol avec sa patte, elle la bête monstrueuse, criait en crachant du feu par les yeux :

-             Não me deixes cà o teu bastardo! Não quero  putas nesta casa!

-             « Ne me confie pas ton bâtard, je ne veux pas de putes dans cette maison ».

Ce monstre vociférant habitait le cœur de pierre de ta grand-mère. De sa taille volumineuse,  elle remplissait le cadre de la porte d’entrée de la maison. Sa voix suraiguë et haineuse venait de secouer comme un tonnerre le village de Roustina ainsi que tout le nord montagneux et granitique  du royaume de Lusitanie.

Ta mère était douce comme les prairies du Gerês qui ruissellent d' eaux argentées au printemps. Elle éclata en sanglots. Son cœur était meurtri par cet orage de mots blessants qui regorgeaient de haine et de mépris.

C'est vrai que petit Wald, tu avais été conçu trois mois avant le jour de son mariage. Pourtant, ce jour-là,  elle était vraiment heureuse dans sa robe blanche. Tellement contente de sentir la présence dans son ventre de son enfant qui allait naître. Elle avait un mari qui la comblait. De plus, son bébé n'avait-il pas un père?  

Tout avait si bien commencé. Elle avait été si comblée. Elle se rappelait du jour de son mariage. En marchant vers l'église, son fiancé, qui allait devenir son mari, lui dit avec humour et beaucoup de tendresse :

-              Si c'est un fils se sera un grand footballeur, comme Eusèbio, un Benfiquiste de plus.

-             Mais Papy, moi je veux jouer à  l’Académica de Coimbra !

Le grand-père n’entendit rien plongé qu’il était dans sa narration.

-             Mais à tous moments, les paroles du monstre retentissaient encore et avec violence, dans sa pauvre tête.

« Puta sem vergonha sujaste para sempre o sangue da minha familia e a brancura do  vestido de casamento ».

C’était en effet, une injure telle que, même le diable, n'aurait pas osé le dire : «pute sans vergogne, tu as souillé le sang de la famille et la blancheur de ta robe». Le ventre de ta maman c'était arrondi, et il était évident qu'elle attendait un bébé conçu avant le mariage.

Ta mère, la pauvre fût tellement abattue  parce qu'elle avait entendu qu'elle n’éprouva même pas de rancune. Elle fit front une fois de plus, la gorge sèche  et la mort dans l'âme sous le soleil du matin.

- Entraste nesta familia  para a sujar  mas rapido teras de sair para a limpar. Desaparece para sempre dos meus olhos. Nunca mais te quero ver. Amanhã mesmo te vou a denunciar ao sr padre. Ce qui voulait dire approximativement, car  traduire, c’est trahir le texte original, comme l’affirme l’expression italienne traduttore  traditore :

-Tu es rentrée dans cette famille pour la salir, mais au plus vite tu dois en sortir pour la nettoyer. Disparaît pour toujours de ma vue ! Je ne veux plus jamais te voir ! Demain,  j'en discuterai moi-même avec Monsieur le Curé.

Il n’y avait pas la moindre tendresse dans le feu de sa colère. Tout son corps, cœur et âme était haine, mépris et intolérance.  Ses paroles tombaient sur ta mère comme un coup de tonnerre dont le claquement retentissait dans tout le village. Presque toutes les femmes de la commune furent étonnées, mais pas surprises des propos violents de celle que je n’ose pas nommer ta grand-mère. Mais que pouvaient-elles  faire contre celle-ci.

 Cependant, à ce moment précis, personne ne pouvait les empêcher de parler, et leurs propos allaient bon train :

- Femme au cœur rongé par le fiel et bouffi de méchanceté. Si les chiens avaient la parole, ils ne diraient pas de telles ignominies. Comment  ce monstre de femme, peut-elle parler ainsi de  sa belle-fille le jour même de son mariage !

C'était sans compter sur  les quatre ou cinq familles les plus puissantes du village et notamment les femmes. Celles-ci ne pouvaient pas laisser passer cet indigne affront qui allait à l'encontre de à la bonne moralité de la petite cité.

-  Mais grand Dieu que va-t-on dire de nous ailleurs, à Soutugal et même à Lisbonne. Les mauvaises nouvelles toujours se répandent plus vite que la foudre.

Selon elles, leur réputation était menacée. Il fallait la défendre coûte que coûte. Pas de temps à perdre. Elles n’allaient quand même pas laisser cette dévergondée salir leur honneur et celui de Roustina. Leur devoir et obligation était de chasser du village cette mal propre, cette  belle du plaisir. Leur zèle de vertu les poussa à agir avant qu’il ne soit trop tard:

-             Il faut laver au plus vite la souillure, la tâche rouge de la blancheur de notre village de Roustina. Puis l’une d’elles suggéra :

-             Courrons vite chez Monsieur le Curé, qui doit-être encore à table. Qu’elle soit excommuniée ou brûlée sur la place du village. Une autre femme ajouta :

-             A sa naissance, jetons le bâtard dans les eaux froides du Coa avec une pierre autour du cou. Les poissons et autres bestioles feront le reste…

-             Celle qui n’avait pas encore parlé et dont la langue était comme un couteau aiguisé, trancha  d’un coup sec :

-             Il faut faire un exemple, sinon à l’avenir, ce ne sont pas des petits anges qui vont naître à Roustina, mais des petits diables hideux qui vont empester l’air pur et chrétien de notre village.

En effet Wald, l’exemple fut trouvé  rapidement !  Malgré les prières en faveur de ta mère de tout le peuple  de Roustina, Monsieur le curé, sous l’influence des puissants du village, condamna tes parents, non pas au bûcher, comme le demandaient leurs femmes, mais à l’exil vers l’Angola aussitôt après ta naissance.

-             Ô mon Papy ! Mais je vais la tuer celle-là !

-             Cela ne vaut même pas la peine Wald. Sa méchanceté s’en chargera ! Les méchants finissent par aller vite  au diable et à la mesure du critère de leur poison ! Pour le moment contente-toi seulement de m’écouter.


***



La sentence

-             Le sermon de ta dite grand-mère avait mis le village en ébullition  comme l'aurait fait un volcan endormi qui se réveille d'un long sommeil. Les habitants certes n’osaient pas se révolter frontalement contre la force brute des puissants du village, mais ils agissaient indirectement, d’une façon souterraine. Leur déception et colère n’était qu’endormie prête à bondir lorsque l’occasion se présenterait de façon propice. Alors, à la tombée de la nuit, les femmes qui étaient les plus compréhensibles de ces problèmes  se dirigèrent accompagnées de quelques hommes vers ma maison. Un   silence de cercueil les accueillit, les hommes sifflotèrent pour éveiller mon attention.  En effet, le bruit me surpris, et je ne  tarda pas à m’approcher de la fenêtre de la façade de la maison. Ils m' aperçurent aussitôt derrière les rideaux.  Je leur fis signe que j'allais sortir sans tarder. Je savais pourquoi ils venaient et que les femmes m'attendaient de pied ferme et avec impatience

-             Comment David peux-tu  laisser ton serpent de femme cracher ainsi son venin à l’encontre de ton fils et de ta belle fille. N’était-elle la fille que tu attendais ?

-             Écoutez, je vais faire de mon mieux. Je m'efforçais de parler calmement essayant ainsi de calmer la colère des femmes.

-             Mais es-tu un homme ou … ? Vas-tu laisser ta vipère de femme….

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